« Arts de la mémoire », arts et mémoire : enjeux politiques
Si la notion de « Théâtre de la mémoire » évoque certains traités classiques de rhétorique, de l'Antiquité à la Renaissance, de Pline à Giulio Camillo, elle décrit encore aujourd'hui « les moyens à mettre en œuvre pour se souvenir » (Eco). Au-delà de la spécificité historique des modalités de transmission de savoir par les « arts de la mémoire », nous pouvons mutatis mutandis, pour l'analyse des images d'aujourd'hui, retenir le fait que ces « arts de la composition » sont de nature heuristique (Carruthers). Le cinéma, en sollicitant à la fois sensibilité et réflexion, s'apparente en effet à cette conception dynamique et active de la mémoire.
Il y a plus de vingt ans, la revue transdisciplinaire Traverses a consacré un numéro spécial aux « Théâtres de la Mémoire » dédié à la mémoire de Michel de Certeau. C'est dans le même esprit qu’il s’agira de traiter de l’articulation entre art et mémoire, en envisageant le cinéma parmi d’autres arts et dispositifs (théâtre, architecture, musique, arts plastiques). En mettant à l’épreuve l’hypothèse de cette articulation, nous tenterons de questionner les enjeux politiques d’une mémoire élaborée par les moyens de l’art.
Séances les mercredis de 18h à 20h à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art) ‑ salle Benjamin
8 octobre 2014 : Ophir Levy (Université Paris 1), Les corps palimpsestes : nudité, mémoire, politique.
12 novembre 2014 : Jean-Philippe Antoine (Université Paris 8), La contemporanéité des “arts de la mémoire”.
10 décembre 2014 : Céline Gailleurd (Université Paris 8) et Frédérique Berthet (Université Paris 7-CNRS), présentation et discussion autour du film Edgar Morin : Chronique d’un regard (coréal. C. Gailleurd et O. Bohler, 82 min, 2014).
21 janvier 2015 : Shelley Rice (NYU), Vérités glissantes : Walid Raad, l'image, l'archive.
18 février 2015 : Nia Perivolaropoulou (Université d’Essen), La dernière image, entre mémoire et histoire : réflexions à partir de Kracauer et Bergson.
18 mars 2015 : Marguerite Vappereau (Université Paris 1), Une mémoire fragile : Francis Alÿs, persistance et effacement.
8 avril 2015 : Laurent Feneyrou (musicologue, Ircam – CNRS-UPMC), Luigi Nono, Helmut Lachenmann et la violence politique en Allemagne de l'Ouest.
27 mai 2015 : Sébastien Marot (École nationale d’architecture de Marne-la-Vallée) interviendra sur la mise en scène de l’épaisseur historique dans les pratiques contemporaines de l’urbanisme et de l’architecture de paysage. (titre à venir)